Les années 70 ça trompe énormément
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En revoyant le film légendaire d'Yves Robert, pendant du beaucoup plus grave Vincent, Francois, Paul et les autres de Sautet (les deux lançant définitivement le genre du "film de copains"), on se dit que ce film est un rêve pour ceux qui sont nés juste avant ou peu après sa réalisation (1976) et qui vont bientôt avoir quarante ans (l'âge des personnages).
Un rêve qui laisse la gueule de bois !
En 1976 la France a survécu au choc pétrolier sans encore savoir que ce dernier est le premier épisode d'une longue dégringolade des emplois. C'est la fin des trente glorieuses mais cette fin en laisse suffisamment pour tout le monde.
A l'époque on trouve encore un job dans la journée. Le risque sanitaire n'existe pas ou en tous cas, il n'est pas encore un sujet. Certes les quarantenaires de 1976 sont nés peu avant l'occupation allemande, ils ont 9 ou 10 ans à la libération. Mais on peut dire qu'ils se sont bien rattrapés dans cette chronique à peine enjolivée des seventies parisiennes triomphantes.
Les quarantenaires d'aujourd'hui n'ont pas connu la guerre sur leur sol et ne la connaîtront probablement pas. Ils disposent d'une technologie supérieure à leurs propres attentes. Ils ont en revanche du mal à remplacer les emplois que la machine leur a pris.
Mais en revoyant Un éléphant ça trompe énormément on se dit qu'il leur manque peut-être un peu d'insouciance - certes plus facile à entretenir dans une économie de cocagne. Ça n'empêche pas d'essayer.