Rigueur budgétaire ou bonté d'âme : un débat tronqué

Samedi 15 décembre, matinée du troisième Forum des Think Tanks. Une session consacrée au sujet de la dette, aux solutions qui peuvent encore être mises en oeuvre pour ne plus (trop) vivre à crédit. A la tribune, le constat sur l'état des finances publiques traverse parfois avec bonheur l'échiquier des opinions.

 

Des propositions raisonnables et opérationnelles il y'en a eu ce matin. Pour Stéphane Boujnah qui dirige le think-tank En Temps Réel , on doit valablement s'interroger sur le conflit de génération qui émerge. Du système de retraite au système de santé, la dépense passe à la génération d'après, celle-la même qui commence à douter de la capacité de la génération suivante à lui rendre le même "service".

 

Pierre-Matthieu Duhamel, qui a piloté le rapport sur la dépense publique de l'Institut Montaigne visible ici link rappelle entre autres choses que le dernier budget présenté en équilibre l'a été par Jean-Pierre Fourcade, ministre des Finances en 1974. 

 

Chez Terra Nova Jean-Philiippe Thiellay pointe le fait que les classes politiques, tenues pour collectivement responsables de cette dérive de la dépense publique, ne doivent pas faire oublier la responsabilité de l'électeur, tout particulièrement flatté en période électorale lorsqu'il est né avant 1960 et se trouve donc au coeur du sujet.

 

A côté, on n'échappe pas aux excès inhérents à ce type de débat, depuis la proposition d'une simplification miraculeuse des systèmes d'accueil des usagers dans les administrations au retrait des fonctionnaires en détachement auprès des activités syndicales....qui pourraient aussi bien être animées par des retraités ! Le sujet est trop important pour verser dans la caricature, mais aussi trop urgent pour rester sans agir vraiment, et vite.

 

Cumul des mandats, délégation de compétences aux autorités locales ou nationales les mieux placées mais on parle bien de déléguer toute la compétence concernée (exemple : 9 milliards d'euros par an alloués par l'Etat à l'aide au développement...et 250 millions d'euros par les régions : pourquoi donc ?), comparaisons avec la performance du système allemand d'éducation et de santé à périmètre de dépense égal...

 

A l'énoncé de telles données, on voit encore dans l'assistance des visages sincèrement choqués, secouant la tête avec scepticisme. Tout cela ne serait pas bon pour nous, la France est différente.

 

La France devrait-elle donc rester au-dessus de la simple réalité budgétaire pour préserver un "modèle" pourtant déjà en panne ? Elle n'en a tout simplement plus les moyens. Le choc de réalité viendra du manque de sensibilisation des citoyens à la réduction pourtant inévitable du périmètre de la dépense publique.

 

15 décembre 2012

Rigueur budgétaire ou bonté d'âme : un débat tronqué
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