Quartiers d'été ?
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Parler du mois de juillet comme d'un véritable mois de travail est un lieu commun. Pourtant il n'y a pas encore si longtemps, une douce torpeur commençait à saisir le pays à l'approche du 14 juillet.
Le mois de juillet 2000 par exemple, s'écoula dans une France trop heureuse de goûter aux joies des "RTT" et encore bercée par l'euphorie d'un nouveau millénaire sans "bug". Les finances de l'Etat étaient presque vaillantes, tirées par une croissance supposée éternelle. Seul le dramatique accident du Concorde (le 25 juillet) mobilisa les émotions, pendant que les milieux d'affaires (et les journalistes) repensaient avec nostalgie aux rebondisssements du duel BNP-Société Générale de l'été précédent. Le match Bush-Gore fut un des rares points dignes d'intérêt, cet été-là.
Juillet 2012 : l'été annoncé "chaud" tient toutes ses promesses. On ne croise que des dirigeants hyper-concentrés sur les stratégies gagnantes - espèrent-ils - qui leur offriront les premières places à l'automne. Seuls ceux qui auront su, avant tout le monde, décrypter le schéma tactique de la rentrée, gagneront (ou garderont) leurs galons.
Le paysage économique et social français continuera sa mue profonde, les premiers signaux ne laissant aucun doute sur la brutalité de sa transformation dont, à son corps défendant, PSA-Peugeot-Citroën devient le symbole.
Pendant ce temps-là, les cabinets ministériels, le Palais Bourbon et celui du Luxembourg vivent un de leurs étés les plus chargés. Les travaux du collectif budgétaire s'adaptent au rythme de l'actualité. Les accords européens à peine signés sont déjà menacés, pendant que les éditorialistes préparent l'opinion à placer ses espoirs ailleurs que dans la sacro-sainte croissance.
C'est pourtant maintenant, plus que jamais, que l'optimisme s'impose. Et plus encore que les étés précédents, les sacs de voyage reviendront chargés de quelques trésors d'imagination pour traverser sereinement un automne qui, lui aussi, sera (très ?) chaud.
12 juillet 2012