La France qui s'en fout.

La France qui s'en fout.

On connaissait "La France qui gagne", "La France qui souffre", "La France qui tombe". Il se peut malheureusement qu'aujourd'hui ce soit "La France qui s'en fout" qui résume l'état d'esprit ambiant.

 

Un événement est à l'origine de ce billet : moins de trois millions d'auditeurs pour la prestation du Président de la République dimanche 16 juin sur M6. Pourquoi s'arrêter à ce sujet ? Tout simplement parce que jamais dans l'histoire de la Vème répoublique le chef de l'Etat n'a rassemblé aussi peu d'auditeurs. Et que la raison n'en est pas forcément la désaffection qu'inspirerait aux Français la politique menée par François Hollande.

 

Il s'agirait plutôt d'un signal fort, un de plus, du manque d'intérêt croissant du peuple pour la politique nationale. Déjà, la participation aux scrutins présidentiels, législatifs et européens tirait la sonnette d'alarme depuis bien longtemps. Déjà, la place du politique dans les medias, notamment télévisuels, se réduisait au minimum possible. Et déjà, le sentiment que le dirigeant, politique ou parfois même économique, ne fait que subir les effets d'un tourbillon mondial qui le dépasse largement, dominait dans les conversations privées ou professionnelles, quelles que soient les opinions ou les catégories sociales.

 

A cela s'ajoute l'épuisement d'un esprit militant et polémiste qui animait la société française. Pour arriver aujourd'hui à une absence certaine de débat sur des sujets pourtant décisifs. Un seul exemple, celui des retraites : dans tout corps social à peu près vivant, la question des régimes spéciaux devrait susciter des débats au moins animés. Or personne n'y réagit en-dehors, à titre préventif, des bénéficiaires de ces avantages "acquis".

 

Et c'est tout le problème aujourd'hui : chacun considère ses "acquis" pour ce qu'ils sont stricto sensu. Acquis. Non négociable. "Donner c'est donner, reprendre c'est voler", voilà le niveau actuel des négociations sociales. Et visiblement, cela ne dérange plus personne.

 

Alors bien sûr, le débat vole toujours à des hauteurs stratosphériques suivant les canons du genre: les patrons voyous, les "élites" qui coulent le pays sans rien lui apporter, les syndicalistes qui bloquent tout et les salariés auxquels on ne peut plus rien demander. Avec surtout un très gros problème : les gens  s'en fichent. Complètement. Ils n'écoutent plus ce débat qu'ils considèrent comme un bruit de fond, un petit bourdonnement bien nécessaire - on est bien obligés d'être en démocratie tout de même....- mais à cent lieues de leurs vrais enjeux.

 

On ne crée pas de richesse - on peut donc encore moins la partager - dans un environnement qui encourage à être "dans la moyenne". On ne maintient pas une démocratie en cultivant l'indifférence. A moins d'un an d'un scrutin municipal qui va, plus que jamais, donner le "la" de l'état d'esprit du pays, il serait bon que les partenaires sociaux et l'ensemble des décideurs politiques s'en souviennent. Le 18 juin est une bonne date pour ce faire.

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