Internet et démocratie : l'outil et la cause
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Mars 2004, José-Maria Aznar perd les législatives espagnoles. Disposant pourtant de sondages encourageants, le Premier ministre a payé cher la désignation, trois jours avant le scrutin, d'ETA comme responsable des attentats de Madrid. Les promoteurs de la "e-démocratie" ont vanté un mouvement populaire né d'une "nuit des SMS" qui rassembla une manifestation monstre pour contester la récupération politique du drame. 2011 : les révolutions des pays Arabes sont aidées par des réseaux sociaux difficiles à museler. Mais Facebook et Twitter n'ont pas fait les révolutions, nées de régimes vieillissants et d'une exceptionnelle combinaison d'opportunités pour les insurgés. Confondre l'outil Internet et la liberté rend difficile pour tout dirigeant le rappel aux règles du jeu démocratiques, hiérachiques et sociales. Pourtant, elles n'ont, sur le fond, pas changé.
5 août 2011