"il faut donner du temps au temps"
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Le Président Mitterrand savait bien de quoi il parlait (et bien lu Cervantès) ce 20 janvier 1983 au Bundestag. Dans le même esprit, chapeau bas pour Alain Juppé et Gérard Longuet. L'un comme l'autre avaient été laissés pour presque morts après avoir été suspectés de prise illégale d'intérêts. Quel est leur point commun ? C'est la première posture qu'ils ont adoptée lorsque la vindicte s'est déclenchée. Le dirigeant aguerri comprend la portée d'une accusation "fatale" (réelle ou simplement crédible). Il a donc tout à gagner à se draper dans sa dignité sans s'aventurer sur le terrain des faits. La mémoire collective retiendra souvent in fine cette attitude. Et en donnant "du temps au temps", il se peut que l'on retrouve un jour des perspectives. Jean-Marie Messier a lui aussi joué cette carte en 2002. On peut aussi se souvenir de l'expression outrée de Jean-Yves Haberer lors de ses auditions. Quelques exemples parmi des dirigeants dont la carrière a ensuite globalement validé cette stratégie.
5 juin 2011