Bon courage
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Chacun peut observer la diffusion d'une mode étrange. Un nouveau tic de langage. Le déormais quasi-inévitabe "BON COURAGE" que l'on vous sert à toutes les sauces : descente d'un taxi, sortie d'une boutique... Il semblerait que "Bonne journée", "Bonne soirée" ou tout simplement "Au-revoir" ne soient plus qu'au deuxième rang des salutations destinées à prendre congé.
Bon courage... Franchement, le plus dur, c'est quand vous entendez ça vers sept ou huit heures, le matin, sous la pluie. D'un type qui ne vous a jamais vu. Gentil, hein, atttention. Et qui suppose donc par principe que la vie est un enfer, la vôtre en particulier.
Comment voulez-vous passer une bonne journée après un truc pareil ?
Bien sûr, on en a connu des expressions atroces qui ont fait les beaux jours des cours de maintien. Il y a aussi eu (quelques survivances, encore aujourd'hui) les promesses intenables ou jamais tenues de type "On s'appelle", résumant la fin et la suite d'une rencontre.
Mais alors "Bon courage", c'est vraiment difficile. Le pays est-il en guerre, occupé par une armée ennemie ? Non. Sommes-nous par principe voués à passer une mauvaise journée ? Non. Demande-t-on la solidarité de coeur de tous et à tout instant ? Toujours pas. Ou bien vous avez une sale tête, et ça se voit ? "Bonne journée" c'était bien, simple. La sinistrose gagne-t-elle du terrain ?
Tout simplement il faut que ça s'arrête ce tic insupportable.
Allez, bon courage...