A J-3 du 8 mars : les conseils de la "Tsarine"

Premier leader syndical à ne pas être issu du monde ouvrier et à soutenir l'action d'un gouvernement de droite (à l'occasion du plan Juppé), première femme à la tête d'un syndicat majeur... mais aussi première femme à présider le prestigieux club du Siècle, Nicole Notat dispose d'un track record hors du commun, en-dehors du seul combat pour l'égalité professionnelle.

On la retrouve avec plaisir ce matin et avec elle, son franc-parler. Invitée d'un débat du GEF, elle se souvient que si elle a pu traverser des périodes comme celle de 1995 (le congrès de Montpellier qui la voit succéder à Jean Kaspar et l'affrontement violent avec les autres leaders syndicaux dont Marc Blondel au moment de son ralliement au Plan Juppé) c'est parce qu'elle a toujours su ne pas confondre sa propre personne avec son rôle dans les fonctions qu'elle assurait pour la CFDT. Une distanciation encore trop rare et un bon conseil pour de nombreux dirigeants.

Aujourd'hui elle continue à développer son agence de notation sociale et environnementale Vigéo - qui a notamment dégradé des années avant le drame de Fukushima, la note du Japonais Tepco.

En cette veille du 8 mars Nicole Notat, bien que consciente des retards en matière d'égalité professionnelle, ne veut pas souscrire à un militantisme trop fort en termes de parité et n'oublie pas d'encourager celles qui ne voudraient pas "oser", à lever les freins qu'elles peuvent parfois s'imposer ("je ne suis pas capable", "ce n'est pas ma place", etc.).

Mais pour celles qui, a contrario, sont nées en pensant que l'égalité était une évidence, elle les avertit aussi que leur entrée dans la vie professionnelle ne sera pas si évidente se ce point qu'elles ne le croient.

La vigilance et le pragmatisme, deux mots d'ordre qui cohabitent efficacement, à l'image du mantra que Nicole Notat délivre régulièrement à ses collaborateurs : "Rendez possible ce qui est nécessaire".