Deux mesures nouvelles pour faire un tabac

L'annonce de la rumeur sourde qui faisait frétiller les convives de certains dîners parisiens depuis quelques jours est enfin là : le Premier ministre serait en train de faire ses cartons. Et son remplaçant serait déjà tout trouvé.

Faire un remaniement avant d'avoir fait les comptes des municipales et nommer à Matignon une figure aussi rassembleuse - si la rumeur est exacte - que Philippe Douste-Blazy ne l'était lorsque Jacques Chirac s'en servit en 2002 comme leurre avant de nommer Jean-Pierre Raffarin : les solutions les plus déjantées sont désormais bonnes à proposer.

Voici donc deux mesures phares. Outre leur impact évaluable immédiatement, leur coût n'excédera pas celui d'un plan Vigipirate Ecarlate national pendant quelques mois.

1/ Instauration de la T.A.F.E pour tous les foyers fiscaux :

Il semblerait que le citoyen Français soit, qu'il le veuille ou non, qu'il le soit ou non, un fraudeur-né.

Instaurons alors, en complément d'un dispositif fiscal que le monde entier nous envie, une mesure "égalitaire" qui pourrait s'appeler la Taxe d'Ajustement Forfaitaire d'Egalisation (ça fait T.A.F.E. , en toute cohérence d'ailleurs, avec notre mesure numéro 2).

Pour ne fâcher personne, il faut un montant "rond" (le "montant rond", une idée géniale de certains communicants du MEDEF, dont les envolées préparatoires à l'annonce du million d'emploi promis, ont opportunément fuité : "500 000 emplois c'est pas assez, 1 million ça claque !" : effectivement ça a bien claqué, mais pas dans le sens attendu.),

Une TAFE tout à fait injuste pourrait alors être de 1000 euros par foyer fiscal et par an, sans distinction de revenus. 1000 euros, ça claque...

Précaution : déployer des escadrons de CRS ou de Gendarmes mobiles, selon les cas, devant chaque trésorerie et doubler les effectifs de la DGFP (postes affectés au recouvrement et à l'information aux publics).

2/ Rationalisation des dépenses de prévention : et commençons avec la lutte contre le tabac, longuement encouragée dans le discours du Président de la République à la Mutualité pour l'annonce du plan cancer.

Notre idée est simple et ne nécessite qu'un peu de manutention : il faut démonter toutes les carottes, lumineuses ou non, des façades des débitants et sur tout le territoire.

Ainsi le temps de trouver quel bar vend ou ne vend pas des cigarettes, l'envie compulsive de fumer, évaluée à quelques minutes, a disparu. Economique, efficace et qui plus est en lien avec la réduction des enseignes lumineuses au néon, voici que l'on fait d'une pierre deux coups !

Précaution : ouvrir au Ministère de l'Intérieur et à celui des Finances des postes réservés en priorité aux buralistes démissionnaires, afin de disposer des effectifs pour la mesure 1.

Le Premier ministre quel qu'il soit, pourra faire oeuvre d'un dévouement sacrificiel pour défendre ces deux idées tout à fait clivantes et farfelues ( ? ) qui ne manqueront pas de canaliser les contestations.

Les autres chantiers deviendront anecdotiques et leur succès sera au seul crédit du locataire de l'Elysée, en cas de miracle économique rendant possible une ré-élection en 2017. Un scénario invendable, mais pas plus absurde que les hypothèses tactiques qui bruissent aujourd'hui de toutes parts.

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